Concert à Laguiole - L'Eglise Saint-Matthieu de Laguiole a connu, au soir du 14 août 2012, un moment de musique rare...

Edifiée sur le site de l'ancien Fort, l'église de type montagnard est massive avec des voûtes peu élevées, comme pour défier la rudesse du climat aubracien. Ce soir là, dès 18h30, j'ai la surprise de découvrir une église déjà bruissante de voix. Et le public continue encore d'arriver...

On vient en famille, par groupe d'amis, ou simplement parce qu'on est en vacances dans la région, comme m'explique ce randonneur qui, intrigué par une affiche annonçant l'événement, a souhaité voir, d'un peu plus près, ces drôles d'instruments...

En moins d'une demi-heure, l'église est pleine ; plus de 200 personnes prennent place. Le chœur est prêt à recevoir les musiciens. La musique peut se déployer.

Les voix de l'orgue débutent le concert par un extrait du concerto n°8 de Correlli interprété par Marie-Christine Steinmetz, organiste à l'église Ste Marguerite à Paris, suivies de l'Aria de J.S. Bach interprété, de façon inattendue et magnifique, à la Cabrette.

Pendant une heure et demie, se succèdent cabrettes, accordéons et orgue dans un joyeux mélange de musiques traditionnelles et savantes, de rythmes dansants ou mélancoliques, de sons aigus ou plus veloutés. La nostalgie et l'émotion de la musique sont bien présentes.

Le public est séduit par ces différents paysages sonores, et, malgré la solennité du lieu, ne retient pas ses applaudissements. Puis, j'assiste à un moment unique : le mariage de la Cabrette et de l'orgue…

Les notes s'entrechoquent et sautillent avec grâce, les allers-retours effrénés surgissent pour mieux nous envoûter… Cette ballade populaire : "Ou s'en vont ces gaies bergers" nous rend d'humeur flâneuse et d'une imagination fertile. Le bien-être s'empare de nous…...

C'est un plaisir pour les oreilles que d'entendre la qualité des interprètes et une chose formidable d'observer ce mélange de générations. Tous ensembles, débout, côtes à côtes, ils interprètent, pour terminer, quelques morceaux traditionnels, bien rythmés qui terminent de "nous mettre les fourmis dans les pieds"....

Ils sourient... La complicité, le respect, l'amour de la musique, unissent ces interprètes presque encore enfants ou d'âge vénérable, des virtuoses et d'autres qui le deviendront sûrement...

Avant d'inviter les spectateurs à se réunir à la salle des fêtes de St Rémy, pour poursuivre la soirée autour d'un aligot-dansant,

Victor Laroussinie remercia Françoise Bué, présidente de l'association "Musique et Orgue en Aubrac", Brigitte Courty présidente de la Laguiolaise, Fabrice Maurel président de l'Alliance Montagnarde, Alain Marcillac président de l'Union Montagnarde et Pierre Conquet président des Oyolos pour l'organisation de cet évènement.

L'alliance de la solennité du lieu, de l'orgue et de nos instruments traditionnels, l'interprétation par des musiciens de tous horizons de morceaux choisis pour l'occasion, ont fait de ce concert un moment rare, chaleureux, et emplit d'émotion.