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WE SKI - Cabrettes et Cabrettaîres dans le massif du Risoux...

Après les WEC Ski (Week-end Cabrette) au Super Lioran de ces dernières années, cet hiver, Cabrettes et Cabrettaïres avait rendez-vous avec Sébastien Batifoulier, dans le Haut Jura, sur le massif du Risoux, plus précisément dans la petite station de ski de Bellefontaine pour une randonnée raquettes.
Sébastien Batifoulier, Cabrettaïre de son état et membre de l'association, travaille à l'ONF. Il protège l'environnement, les espèces et leurs ressources génétiques et perpétue le patrimoine forestier.
Cette nouvelle aventure est celle d'un lieu, d'un endroit à conquérir, à découvrir pour combiner nature et musique.
Le massif du Risoux se situe sur un des chaînons du Haut Jura. C'est un vaste plateau composé de deux anticlinaux de 9km de long sur 2km de large avec une généreuse dépression en son centre. C'est un climat montagnard très marqué avec une température moyenne annuelle de 5,9° et une pluviométrie moyenne de 2149 mm ! L'enneigement est abondant et la saison de végétation très courte 3,5 mois. 185 jours de gelée par an avec des températures descendant à plus de -40° dans les "trous de gelée" au centre du massif !
L'essence noble du Risoux est l'épicéa car nous sommes en présence de conditions écologiques de l'étage montagnard supérieur. Elle représente 75% du nombre de tiges. Les conditions de vie étant très rude, malgré la moyenne altitude entre 1076m et 1291m, la croissance des arbres est très lente. On estime qu'il faut environ 240 ans pour atteindre 50cm de diamètre à 1,30m du sol. La faune sauvage est dense, on y rencontre le fameux "Grand Tétras".

C'est donc une quinzaine de Cabrettaïres qui ce sont retrouvée le week-end du 29 au 31 janvier 2010. 19h30 : Après une heure et demie d'attente, Victor arrive enfin ! Nous pouvons partir. Tout va bien, les routes sont praticables, jusqu'à ce que la neige vienne bloquer nos roues dans le col de la Savine!

Le montage des chaînes est inévitable sauf que, petit problème, nous n'en n'avons qu'une paire ; mais les Cabrettaïres sont solidaires : chaque voiture s'équipe d'une chaîne. Cela nous a permis d'avancer jusqu'à Morez. Durant ce trajet d'une 30 km/h en troisième, nos pneus n'ont pas rencontré le moindre centimètre de goudron. Suis-je sur la route ou dans un champ ? Arrivé au pied de l'ascension vers Bellefontaine … 45cm de neige sur la route nous attendent!... la C5 de Victor réussit à monter après deux heures de galère mais l'espace d'Hélène restera en bas. Les passagers doivent donc monter à pied les 6km, en portant les bagages; rien de tel pour une petite mise en jambes!!!
Il est 5h, nous arrivons enfin au village de Bellefontaine à la résidence "Les Chevreuils". Nous sommes fatigués, trempés, mais toujours de bonne humeur !
Après une courte nuit, il faut nous lever, plus ou moins difficilement… pour déjeuner et partir pour la randonnée raquettes.
Après quelques rapides explications quant aux réglages des raquettes, nous partons. De magnifiques paysages enneigés s'offrent à nous. Nous grimpons, on se faufile à travers les épicéas dans une couche de 70cm de neige. Sébastien, devant nous, fait la trace ; nous avons du mal à suivre… Victor transpire sous son béret "Les Pistoulets" et les filles coincent…
Encore quelques efforts et nous arrivons au bout… qui a dit que le Jura était plat ? Avant de repartir vers le village, nous faisons une halte pendant laquelle Sébastien, notre guide Cabrettaïre nous explique toute la faune et flore de sa forêt, sur les " Tétras ", l'ancêtre de la dinde dont il ne reste que quelques spécimens.

Il nous relate l'histoire du grand rocher taillé à la verticale situé devant notre petit campement, en bordure du chemin descendant à Bellefontaine par le Perraillet. Lieu appelé la "Falaise des Trépassés" ou le "Livre d'Or du Risoux".


Sur la paroi de cette pierre tendre et lisse sont gravés beaucoup de noms. Ces noms et les dates qui les accompagnent, sont tracés au ciseau et date de la Révolution; la plus ancienne est de 1795. Souvent elles sont entourées d'un encadrement en forme de petite maison ou de monument funéraire portant une croix.
En 1793, la convention décréta la fermeture de toutes les églises. Par conséquent, lorsque quelqu'un mourrait, on l'enterrait sans cérémonie ni prière. On raconte que les prêtres se cachaient dans des fermes isolées, proches du Risoux. Secrètement, ils célébraient la messe sur une grosse pierre, face à cette roche, et les gens de Bellefontaine y assistaient en secret.
On gravait ensuite sur le rocher, non une maison mais la forme d'une pierre tombale surmontée d'une croix. Sur celle-ci on inscrivait des initiales puis un nom et une date. Tous les noms inscrits sont ceux des anciennes familles de ce village montagnard. C'était le signe chrétien, le souvenir religieux qui ne pouvait se mettre au cimetière dans lesquels toutes les croix avaient dû être cassées.

Aujourd'hui, on se demande pourquoi des dates postérieures à la Révolution ont été écrites sur ce mur. Il y a même une figurine coiffée d'une mitre d'évêque; c'est la seule inscription représentant un homme. Il est possible que cette roche ait acquis un caractère béni ou sacré comme celui d'un cimetière.

Mais il ne faut pas s'attarder car la neige commence à tomber à gros flocons et bientôt, on ne verra plus rien. De retour à la résidence, nous avons à peine le temps de nous doucher que nous repartons à la salle des fêtes de Bellefontaine où l'office du tourisme nous souhaite la bienvenue et nous livre une explication complète sur les activités praticables dans la région, sur la station et bien sûr, nous invite à boire le pot d'accueil. Nous apprenons qu'une distillerie de gentianes est toute proche de la sation et que la tradition se perpétue grâce à la gentiane qui vient de notre d'Auvergne!!
Après avoir pris un bon repas, il est temps de sortir les Cabrettes et accordéon pour un petit concert improvisé qui a fait danser tous ceux qui le voulaient, y compris les vacanciers descendus dans la salle spécialement pour nous écouter. Scottish, valses et bourrées s'enchaînent puis il faut s'arrêter un moment car Hélène, seule accordéoniste, commence à fatiguer.
Get, Wodka et Malibu sont donc de sortie… en quantités raisonnables, bien sûr ! La soirée se passe dans la joie et la bonne humeur. Plus tard dans la nuit, chacun regagne ses quartiers, à son rythme. Le dimanche matin, les plus motivés se rendent sur les pistes où nous avons pu assister à quelques chutes spectaculaires ; notamment celles de ceux qui se sont essayés au snowboard pour la première fois. La matinée s'écoule et il est déjà l'heure de rentrer. Porte d'Orléans, nos chemins se séparent, au revoir !
Un grand merci aux Cabrettaïres et à Sébastien pour l'organisation de ce WEC.

Nous ne manquerons pas le prochain, en juin, où nous goûterons aux joies du parapente !